Narcisse Kouokam, légende de l’humour camerounais, s’éteint à 63 ans

Yaoundé, 10 août 2025 – Le monde de la culture camerounaise est en deuil. Narcisse Kouokam, monument de l’humour et figure emblématique du spectacle depuis les années 1990, a tiré sa révérence ce dimanche au CHU de Yaoundé, des suites d’une longue maladie. Il avait 63 ans.

Une carrière qui a marqué l’histoire de l’humour

Né le 29 mars 1962 à Bafoussam, Narcisse Kouokam a marqué des générations de Camerounais avec son sens aigu de la satire et son talent pour mettre en lumière les travers de la société. Son premier spectacle, donné le 11 février 1983 à l’IFC de Yaoundé, annonçait déjà l’émergence d’un artiste hors pair.

Parmi ses œuvres les plus célèbres, « Le Match d’or de l’année » reste un chef-d’œuvre inégalé, une critique hilarante et mordante de la scène politique camerounaise durant les années du retour au multipartisme. D’autres sketches cultes comme « Appelez-moi honorable » et « Téléphone circulaire » ont également contribué à forger sa légende, faisant de lui une référence bien au-delà des frontières du Cameroun.

Une fin tragique après 18 jours de combat

Selon son fils, Franklin Kouokam, l’artiste a succombé aux complications postopératoires d’une intervention chirurgicale. « Il était 2h du matin quand il a rendu l’âme. Papa a été opéré, mais les complications l’ont plongé dans un coma pendant 18 jours. Il n’en est jamais sorti », a-t-il confié à Equinoxe TV.

Depuis 2019, après avoir fêté ses 35 ans de carrière, Narcisse Kouokam s’était fait discret sur scène. Une absence qui, avec le recul, laissait présager un combat silencieux contre la maladie.

Un hommage unanime à un génie de l’humour

Sur les réseaux sociaux et dans les milieux culturels, les hommages affluent pour saluer la mémoire d’un homme qui a su faire rire tout en posant un regard acéré sur la société. Pour beaucoup, il restera l’un des piliers de l’humour camerounais, un artiste dont l’héritage continuera d’inspirer.

La scène camerounaise perd aujourd’hui l’une de ses voix les plus brillantes, mais l’œuvre de Narcisse Kouokam, elle, demeure immortelle.

Paix à son âme.